En ce premier quart du 21ème siècle, le constat est sans appel : l’érosion du vivant s’accélère malgré Le bureau d’études Nymphalis, société coopérative spécialisée dans l’expertise écologique, accompagne au quotidien des porteurs de projets qui ont notamment pour obligation, sur le plan règlementaire, de prendre en compte la biodiversité à divers niveaux – inventaires préalables, mises en place de mesures d’intégration pour limiter des impacts en phase chantier ou en exploitation, suivis biologiques sur plusieurs décennies, etc.
Pour aller plus loin dans la démarche de conservation du patrimoine naturel, notre SCOP a mis en place le Fonds de dotation Nymphalis afin d’optimiser les possibilités de préservation. L’efficience de ce fonds repose en outre sur un constat global d’appauvrissement des enveloppes publiques allouées à des subventions pour divers organismes, limitant de fait les possibilités de travaux de conservation à court ou long terme. Ces situations générales qui tendent à se normaliser, suggèrent que les entreprises privées ont, et auront aussi un rôle crucial à jouer dans les années à venir pour épauler diverses initiatives vertueuses. Ce relais financier apparaît logique dès lors que des entreprises génèrent des bénéfices tout en octroyant une rémunération annuelle acceptable à leurs collaborateurs.
Ce constat alarmant, désormais bien reconnu ne serait-ce qu’à l’échelle nationale, semble devenir un refrain régulier mais qui trouve de plus en plus d’échos ; probablement par le biais d’une plus grande sensibilisation à la biodiversité, à la vulgarisation de ses préceptes et rouages. Partout, et depuis plusieurs années, des initiatives fleurissent pour recentrer le vivant et le non-vivant dans les activités humaines du quotidien, avec respect, compréhension et humilité. Des actions multiples de connaissance, d’accompagnement et de sensibilisation qui tentent d’inverser des tendances, des pratiques, des dogmes, pour que l’anthropocène ne se solde pas par un effondrement biologique. Ainsi, des associations, des fondations, des entreprises, des instituts, se mobilisent pour un bien commun, un patrimoine naturel qui structure notre environnement immédiat et au-delà.
Le Fonds de dotation a été pourvu d’un capital de 15 000 euros par la SCOP Nymphalis, montant que les associés souhaitent renouveler annuellement en fonction des bénéfices, pour épauler plusieurs projets et initiatives par an. Nous remercions ici Toponymy, pour le premier don apporté au Fonds de dotation.
Ainsi, un premier projet a été soutenu en 2022, porté par l’association Med Migration et consistant à réaliser la troisième année de suivi de la migration prénuptiale des oiseaux sur le plateau de Leucate, dans le département de l’Aude. Le soutien financier apporté a permis de financer plus de 60% de l’étude qui s’est déroulée entre le 15 février et le 31 mai 2022. Depuis les falaises de Leucate, offrant une vue imprenable sur le Golfe du Lion, l’Etang de Salses-Leucate et le massif du Canigou, l’équipe salariée et bénévole a comptabilisé un total de 604 000 individus d’oiseaux, répartis en 153 espèces ! Parmi les belles observations et données, nous pouvons souligner ici le record historique de 744 individus d’Hirondelle rousseline, ou encore les nombreux passages d’oiseaux pélagiques au large des falaises confirmant des dynamiques non négligeables en mer pour les Puffins notamment.
Il s’agit aussi d’une aventure humaine, au-delà de la rigueur du protocole de comptage en lien avec les impératifs de biologie et d’écologie, car 172 personnes ont passé une heure à plusieurs mois sur cette station de suivi, ce malgré des conditions météorologiques parfois mouvementées, Tramontane oblige !
En 2023, le Fonds de dotation va modestement participer au financement des travaux de construction d’une station d’élevage d’Emyde lépreuse (coûts estimés à plus de 100 000 euros), tortue palustre autochtone dont la majorité des populations fonctionnelles connues se concentre dans le département des Pyrénées-Orientales. Cette espèce est classée en liste rouge des espèces menacées en France, considérée comme « Vulnérable ». Le premier Plan National d’Actions (PNA) a permis de dégager certaines tendances et d’estimer la population nationale à un millier d’individus seulement. Un second PNA va également se concentrer sur ce taxon durant les 10 prochaines années.
Les possibilités de conservation de certaines populations, pourraient notamment passer par des opérations de renforcement de population ou de réintroduction. C’est en ce sens que l’association du refuge des tortues (ART) de Bessières (Haute-Garonne) a démarré la construction d’une station d’élevage de l’espèce : d’une part pour récupérer des individus trouvés ou déjà en captivité, mais aussi afin de disposer des structures adéquates si du renforcement de population s’avère nécessaire, et validé dans les prochaines années. Son président, Jérôme Maran, est un spécialiste reconnu (membre de l’IUCN Tortoise & Freshwater Turtle Specialist Group) possédant un certificat de capacité lui permettant de détenir l’ensemble des tortues aquatiques et terrestres du monde (hors tortues marines).
Ce soutien financier marque ici la volonté du Fonds de dotation Nymphalis d’épauler les programmes de conservation visant des espèces menacées. Par ailleurs ce projet dispose d’une sérieuse vocation de sensibilisation, la station d’élevage générant de fait un formidable support d’éducation.
Le Fonds de dotation Nymphalis s’est également engagé, en 2023, auprès du Centre Ornithologique du Gard (COGard) qui lance une étude expérimentale de détection de la Cistude d’Europe par l’utilisation de drone pour la technique de la photogrammétrie. Cette autre tortue palustre autochtone peut être bien difficile à mettre en évidence selon les densités et les sites étudiés, ainsi l’utilisation du drone pourrait constituer une alternative pour améliorer des suivis ou la détection de populations. Afin d’estimer l’efficacité de la détection par cette méthode, un protocole scientifique rigoureux sera mis en place nécessitant un vaste travail de préparation, de terrain, et d’analyses de données. L’étude préparatoire a donc pour objectif de vérifier la faisabilité du protocole, de quantifier le temps nécessaire pour dimensionner l’étude envisagée. Le Fonds de dotation va couvrir 50 % des besoins financiers de cette étude expérimentale.
Ces tests vont également permettre d’évaluer, plus marginalement, le degré de tolérance de certaines espèces d’oiseaux tels que l’Œdicnème criard et l’Outarde canepetière.
Perspectives d’études et d’accompagnement
Vous l’aurez compris, le Fonds de dotation Nymphalis est bien lancé et chaque don rejoindra une enveloppe globale destinée à alimenter diverses opérations de conservation du patrimoine naturel. Des actions de gestion ou de sensibilisation seront épaulées vraisemblablement à partir de 2024 ou 2025 afin de ne pas soutenir exclusivement que des études scientifiques poussées, bien que les actions de porter à connaissance constituent des prérequis indispensables à des actions concrètes de protection sur le terrain. Cet outil se veut pluridisciplinaire tant les thématiques d’entrées pour la protection des espèces et de leurs habitats sont variées : suivis, analyses génétiques, actions de gestion sur sites, éducation et sensibilisation.
Quelques projets sont encore à l’étude pour 2023 ou 2024, notamment l’acquisition de balises GPS pour le suivi d’individus de Faucon crécerellette (espèce « Vulnérable » et concernée par un PNA), ou encore la protection de nids de Busards dans le Lauragais et le Haut-Garonnais (sensibilisation des agriculteurs, matérialisation de mises en défens, suivis des couples nicheurs, etc.). Ces thématiques sont portées par la LPO Occitanie qui souhaiterait pouvoir bénéficier de l’aide du Fonds de dotation.
La SCOP Nymphalis, par le biais de ses collaborateurs, siège à divers comités de pilotage de PNA en faveur d’espèces menacées (Emyde lépreuse, Cistude d’Europe, Lézard ocellé) et à divers groupes de travail (notamment en Corse pour la prise en compte de la Tortue d’Hermann dans les documents d’urbanisme et dans les projets d’aménagement). Récemment, un groupement de naturalistes et de scientifiques s’est créé en Occitanie pour évoquer les possibilités de conservation du Pélobate cultripède, espèce d’amphibien hautement patrimoniale et vraisemblablement en forte régression selon les secteurs géographiques. Cet élan a été amorcé par une première étude menée par la Fédération Aude Claire, à l’échelle du département de l’Aude, et financée par la Réserve Africaine de Sigean et le Conseil Départemental. A ce jour, diverses structures régionales se joignent à ces préludes d’efforts de conservation, notamment des réserves naturelles nationales, le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE-CNRS), des associations naturalistes dont la Société Herpétologique de France (SHF). Ces émulations vont permettre de dégager diverses actions à mettre en place, notamment de possibles analyses génétiques que le Fonds de dotation pourrait financer au moins partiellement, visant à étudier le degré d’isolement de certaines populations ou la variabilité génétique du taxon à une échelle plus vaste.
Les sujets d’études et de conservation sont nombreux, tout autant que les multiples projets lancés annuellement par différents types de structures. A ce titre, la nécessité de disposer de fonds facilement mobilisables (dans des délais souvent plus courts qu’avec des subventions publiques, lorsqu’elles existent encore par ailleurs) s’avère indispensable. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues pour permettre le lancement, ou le maintien, d’un grand nombre d’actions de gestion et de protection du patrimoine naturel.
Le Fonds de dotation Nymphalis est un outil simple et efficace, qui garantit l’absence totale d’intermédiaires pour fluidifier les possibilités de financement de projets concrets entre diverses structures. En effet, en l’absence de frais de gestion ou de salariés afférents à cet organisme, le Fonds de dotation dispose d’une grande réactivité, d’une indépendance propre et d’une vaste amplitude de soutien. En ce sens, si certaines structures souhaitent que leur don participe à une action bien précise, il suffit de nous le préciser en amont.
Pour rappel, le fonds de dotation Nymphalis étant un organisme à but non lucratif, les dons réalisés ouvrent droit à une réduction d’impôt de 66 % du montant des dons.
La préservation du patrimoine naturel est bien l’affaire de tous, et certaines entreprises peuvent largement contribuer à leur échelle à des efforts locaux ou régionaux.
Pour toute question, pour tout souhait d’accompagnement financier, et pour participer à cette aventure en faisant un don, vous pouvez nous contacter à cette adresse mail : fondsdedotation@nymphalis.fr